"Ce qui m'intéresse, c'est d'être un homme."
Albert Camus, in La Peste
Albert Camus

Rencontres méditerranéennes
Albert Camus et l'Italie
Lourmarin, 13-14 Octobre 2006


Troisième année du cycle « Les Méditerranées d'Albert Camus », 2006 est consacrée à « Albert Camus et la Grèce ».
Au cours des années 2004 et 2005, les diverses manifestations organisées par l’Association Rencontres méditerranéennes ont précisé les contacts que Camus a eus avec l'Espagne et l'Italie, avec les écrivains et les hommes libres de ces deux pays. L'œuvre de Camus s'est nourrie de la littérature et du théâtre espagnols et italiens, et de l'engagement humain partagé avec les écrivains et les journalistes que Camus a rencontrés, au nom de la liberté.
Ces XXIII ème Rencontres se dérouleront au Château de Lourmarin les 13 et 14 octobre 2006. Comme les précédentes, elles feront le point sur l'identité méditerranéenne au sein de l'œuvre camusienne, sur la réception de celle-ci, pendant la vie de Camus et pour les lecteurs du XXIéme siècle.
Albert Camus est allé en Grèce en 1955, dans le cadre des échanges culturels franco-helléniques organisés par l'Ambassade de France dans ce pays. Des livres de Camus étaient déjà traduits en grec et certaines de ses pièces de théâtre y avaient été jouées. Au cours de ce séjour, il prononça plusieurs conférences : « L'Artiste et son temps », « Réflexions sur le Théâtre contemporain » et « L'Avenir de la Civilisation Européenne ».
Cette dernière conférence - importante dans la pensée artistique et dans la conscience politique de Camus - fut donnée au cours d'un colloque qui eut lieu à l'Institut Français d'Athènes :
« Avenir ? peut-être. Civilisation ? peut-être. Européenne ? peut-être. (...) En tout cas, le rôle des intellectuels et des écrivains est (...) de continuer leur effort sur leur plan, tout en poussant à la roue de l'histoire. (...) L'unité est le seul espoir de l'Europe qui végète, elle est le seul espoir pour qu'elle se mette à jour à l'échelle de la technique moderne. Cette unité, ou mieux cette union des différentes nations, a besoin d'institutions communes. » En 1949 déjà, Albert Camus avait pris position contre la condamnation à mort de jeunes intellectuels grecs : il obtint leur grâce puis leur réhabilitation. Il ne put malheureusement pas empêcher l'exécution de Michel Caraolis, en 1955, et ce fut un très grand regret pour lui. Comme l'Espagne et l'Italie, la Grèce suscite l'engagement de Camus. La beauté des paysages, la présence d'amis et d'interlocuteurs avivent son amour pour ces pays que le soleil et, parfois, l'âpreté de la nature fortifient. La langue grecque est romane, la langue française en est aussi l'héritière, comme du latin. Hors de tout nationalisme, cette préhension d'une culture et d'une origine méditerranéennes donnent à l'œuvre de Camus sa dimension internationale et humaniste : « Acropole. Le vent a chassé tous les nuages, et la lumière la plus blanche et la lus crue tombe du ciel. Sentiment étrange pendant toute la matinée d'être ici depuis des années, chez moi d'ailleurs, sans, même être gêné par la différence des langues. En montant à l'Acropole redoublement de cette impression quand je constate que j'y vais « en voisin » sans une émotion. » écrit Albert Camus le 27 avril 1955.
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© Le Web Camus - 06/06 Dernière mise à jour: 27/08/06