"À toi qui ne pourra jamais lire ce livre." Albert Camus, in Le Premier Homme |
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Il semble évident que l'église où Albert Camus fit sa première communion est l'église
Saint Bonaventure, et non l'église Saint Charles, pour une première raison repérée par tous les
lecteurs algérois: l'affreuse église gothique moderne (p.155) ne saurait désigner la seconde mais
plutôt la première. En outre, Albert Camus reçut dans celle-ci baptême et confirmation comme l'
attestent les registres paroissiaux. On note sur ces registres qu'Albert Camus est inscrit, le jour de son baptême,
15 novembre 1914, acte n° 391, comme fils de Lucien Auguste (Camus) et de Hélène (sic) Sintès.
Son parrain a été Louis Camus et sa marraine Catherine Yvars. Pour sa confirmation qui lui a été
conférée par Monseigneur Leynaud, également à Saint Bonaventure, le 18 mai 1923. Il a, dans la
liste alphabétique des confirmés (garçons) le n°18 (sur 131 - il y avait par ailleurs ce même
jour 161 filles à recevoir la confirmation). Il est noté là aussi fils de Lucien et de
Hélène Sintès (prénom sans doute simplement recopié de l'acte de baptême).
Tous les garçons avaient pour unique et même parrain de confirmation un certain Mr. Champetier, et les filles
une certaine Mme Debernardi. Le curé de la paroisse, en 1923, était Jean Félix Huot, âgé alors de 51 ans ("un gros homme d'une soixantaine d'années" dit Camus, p.156), et le plus jeune vicaire se nommait Eugène Grumel; il était alors âgé de 28 ans. Le nombre important d'enfants baptisés (au moins 400 pour l'année 1914) et confirmés (292 pour l'année 1923) donne à penser que le quartier dit de "Mustapha inférieur" était assez étendu et de population fortement européenne. L'église Sainte Victoire dont il est question page 199, est l'église Notre-Dame des Victoires, ancienne mosquée d'Ali-Bitchin, construite en 1622 sur l'emplacement d'un ancien bagne d'esclaves chrétiens. Elle revint à sa destination d'origine après l'indépendance de l'Algérie. C'est notre ami François Chavanes, dominicain d'Alger, qui a bien voulu faire pour nous ces recherches, et nous l'en remercions. |
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© Pierre Le Baut - 01/95 | Article publié dans le no 36 du Bulletin de la SEC | Dernière mise à jour: 01/11/01 |